Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
De Sanquis
Archives
24 février 2009

Un rêve !

L'autre soir j’ai pris le RER à Châtelet. En attendant qu’il arrive, j’ai voulu m’asseoir et en remontant le quai, j’ai avisé 2 personnes assises sur des sièges contigüs qui avaient plus ou moins l’air de faire mine de se lever mais pas vraiment décidés. Je regarde donc le mec voir si il va se lever pour prendre sa place. Un petit nounours pas trop laid, mais sans plus. Voyant que finalement, ni l’un ni l’autre n’avait réellement l’air de se lever, je suis resté là, devant les 2 à attendre le train et à jouer à ma console.

Visiblement, lui a pris ça pour un appel du pied de ma part, parce qu’il a eu l’air de me regarder comme si je venais de lui afficher un panneau « j’ai envie de toi ». J’ai tout de suite compris ce qui se passait. Mais, pour vérifier si je ne me trompais pas, j’ai décidé de jouer le jeu. Je l’ai regardé 1 fois ou 2 par micro coups d’œil, juste pour 1- essayer de pousser le jeu un peu plus loin et 2- voir jusqu’où ça irait.

Il avait l’air très intéressé. Sur ce, mon RER arrive et Oh ! étrange coïncidence, il prends le même que moi. Donc, si il faut jouer, autant mener le jeu jusqu’au bout voir si ça marche. Il rentre dans le wagon et s’installe à un siège libre. Je m’installe non pas juste en face de lui mais en décallé. Un troisième s’installe juste en face de moi. Je me concentre sur ma console ou en tout cas je le simule consciencieusement. Et je profite de chaque micro-pose dans le jeu pour lever le nez et prendre un aperçu de l’évolution de la situation. Et à chaque fois, il est en train de me regarder. Il détourne le regard aussitôt ou presque, ce qui me laisse juste le temps 1 fois d’esquisser un rictus de micro sourire. « Oui, je t’ai vu, j’ai compris ton manège et j’y souscrit ». Est-ce que je me fais un gros cinéma dans ma tête avec le son et la couleur ? j’en doute mais il vaux mieux rester prudent.

Je m’arrange à chaque instant pour essayer de lui faire comprendre que je suis toujours là même si mes yeux ne quittent pas la console et j’ai pleine conscience de lui en même temps. Je sent qu’il est plus que troublé, qu’il aimerai bien que je regarde plus pour être sûr que lui ne s’est pas trompé sur mes intentions. C’est si facile de coller aux autres les envies que l’on a parce qu’il se gratte la tête, qu’elle fait glisser son sac le long de sa jupe… on donne un sens à des signes, des gestes que l’on a envie de voir alors que ce ne sont que des gestes. Mais justement, ce n’est pas une séduction par le regard, ce n’est pas un dragage ouvert. J’y vais à petits coups de pression successifs du genre fait toi plein d’idées, je te les confirmerai quand j’en ai envie. C'est trouble et excitant.

Puis vient le temps où je suis allé fouiller dans mon sac pour y trouver un stylo et un morceau de papier. A la fois discrètement comme si je notais une idée qui viens de me passer par la tête et ostensiblement pour qui le regarderai avec une question en tête, je jette mon prénom et mon numéro de téléphone sur le papier. J’arrache la missive secrète et la garde en main pour une occasion plus tardive si elle devait se présenter. Puis à nouveau la console. Il est en train de se passer quelque chose là, au nez et à la barbe de tout ce monde dont la plupart ne verrais pas ça du meilleur œil. La tension monte. Le contact du genou vient de lui. Je ne me retire pas, je ne renforce pas ce contact non plus pour le moment. Je boucle la console, me frotte les yeux et fais surtout très attention de ne plus le regarder.

Il bouge sa jambe ce qui fait que nos mollets se frôlent. Avec une nonchalance étudiée, j’étends un peu ma jambe ce qui fait que le contact est plus franc. Je le sent un peu plus sûr de lui, il est ferré. A tout moment, je peux briser le contact ce qui mettrait un terme au jeu. Je le sent imperceptiblement frotter sa jambe contre la mienne, il me sollicite toujours du regard, je ne lui réponds que par toutes petites touches. Je n’ai pas besoin de le regarder pour savoir qu’il me regarde, je sent ses yeux sur moi.

Il sort un livre d’un de ses sacs et prends un crayon à papier. Il scribouille quelque chose et déchire un morceau de la dernière feuille de son livre. Les stations défilent, il ne descends toujours pas. Me suit-il ? ou habite t-il vraiment aussi loin ? Je regarde où nous en sommes sur la ligne et jète un coup d’œil sur le plan au dessus de la porte. Je compte discrètement sur mes doigts. 1, 2, 3. Plus que 3 stations avant de descendre. Je me retourne, il a compris. A la station suivante, le 3ème sur notre groupe de siège descends. En une seconde, sans se concerter, sans se regarder, nos mains descendent au niveau des sièges et remontent. L’échange des numéros de téléphone aura duré moins d’un battement de cil et personne dans le wagon n’aurait pu dire ce qui viens de se passer entre ces deux inconnus qui ne se sont pas adressés un mot et à peine quelques regards furtifs.

Il range le papier dans sa poche, moi dans mon agenda, nous connaissons maintenant nos prénoms.

Il regroupe ses sacs, il va descendre. Je regarde en face de moi, il me fait signe « on se téléphone juste après ? » dans ses mains, je hoche la tête aussi peu que possible. Il se lève et passe devant moi. Nous échangeons alors dans un murmure « à tout de suite ! ». Il est sorti.

Je suis excité par ce jeu de séduction parce que la vue n’a qu’à peine été sollicitée, la parole pas du tout. La tension qui était à son comble quelques instants auparavant ne se dissipe qu’à peine avec la descente de cet inconnu. Je ne pense pas avoir initié volontairement quoi que ce soit, tout est parti d’un malentendu et pourtant je me retrouve avec un numéro de téléphone en poche.

Le RER rentre dans le tunnel de ma station. Je sors du wagon, du souterrain, de la gare. « Vous avez 1 nouveau message. Reçu aujourd’hui à 22h54 : salut c’est moi, tu as de beaux yeux. Je ne suis là que pour le week-end on se vois demain soir ? Rappelle moi s’il te plait. »

Je sourie de l’audace dont j’ai fais preuve dans cette affaire. Hélène, je pense à toi, c’est toi qui t’est exprimée à travers moi ce soir. Je le rappelle. A demain soir… sauf si !

Publicité
Commentaires
D
Bon, sous la pression populaire, j'écrirai la suite très vite, mais je vous préviens ce sera chaud ! très chaud.
V
là, oué, c'est la classe! J'veux la suite!!! (merde c'est comme regarder une série à la télé et qu'on attend une semaine pour voir la suitre alors qu'on peut tout télécharger...) ALORS?!
T
Le Printemps va être chaud ...
D
> ALex : Parce qu'il eut fallut qu'il y ai une suite à cette histoire en plus ? Les 2 mots à la fin, c'est pas "à suivre", c'est "sauf si"<br /> <br /> > Christophe : Mouais, je pense que tu pourrais me donner des leçons quand même.<br /> <br /> > Psyko : En même temps, j'ai pris les transports en commun pendant 6 ans à diverses heures de la journée, ça ne m'est jamais arrivé !
P
C'est chaud dans les transports parisien, j'ai intérêt à faire gaffe quand je m'y rend lol.
De Sanquis
Publicité
Publicité